samedi 26 juin 2010

l'or et la Bible

L’emploi de l’or au sein de l'orfèvrerie médiévale semble avoir ses sources au sein de la Bible et de son application dans le monde terrestre. En effet, il peut y avoir deux justifications : la première concerne les reliques. Ces restes de personnages sont considérés comme des exemples pour de nombreux fidèles, de par leur sacrifice pour servir la cause de Dieu. De ce fait, ils peuvent être considérés, dans une certaine mesure, comme des offrandes car il s’agit des dons de soi. Une telle dévotion est mise en valeur par l’emploi d’un métal précieux : l’or. Celui-ci sert à mettre en évidence la sacralité de ces saints martyrs.

La deuxième justification concerne un passage de l’Apocalypse de Saint Jean qui voit sur l’autel en or les offrandes des fidèles. Ceci implique l’idée d’intemporalité. Celle-ci est reprise dans l’orfèvrerie du XIIIème siècle, l’ensemble des iconographies prend place au sein d’un fond d’or, ce qui neutralise toutes notions de temps. De ce fait, les gestes et les expressions sont accentués d’où, comme cela peut être perçu dans le Troisième Evangéliaire de la Sainte Chapelle, datée de 1260-1270. La main de la Vierge est déformée dans le but de désigner le supplice de son fils ; ce geste guide l’œil vers cette action qui représente le sacrifice du Créateur.

Les reliures font parties d’une catégorie spécifique puisque l’or utilisé sert à mettre en valeur des sacrifices précieux et important pour la condition humaine. Par ce traitement, l’objet devient un élément sacré. En outre, cette catégorie matérialise la Parole de Dieu puisqu’il était utilisé pour la célébration de la Messe, de ce fait, sa présentation devait être « digne » de renfermer les Saintes Ecritures.


L’utilisation de l’or est sans doute en lien avec le Temple de Jérusalem décrit dans la Bible. Au sein de ce temple, se trouvent trois grandes parties, dont une pièce où se trouve un autel en or, tel qu’il est apparu à Saint Jean lors de l’Apocalypse. Grâce aux longues descriptions faites dans l’Exode, pour la construction de l’Arche d’Alliance, l’or permet ici, la matérialisation d’un élément divin ordonné par Dieu lui même. Est-ce une explication possible pour justifier l’utilisation de l’or dans les objets touchant aux reliques ? Sans doute est-ce une tradition qui se perpétue et qui s’apparente à une entité irréelle.

Des épisodes bibliques justifient également l’incrustation des pierres précieuses au sein de certaines pièces de l’orfèvrerie religieuse. Ainsi plusieurs passages de l’Exode évoquent l’utilisation de ces différentes pierres et ce, à travers le Temple de Salomon et les douze tribus d’Israël.


Ce statut de matériau noble est à double tranchant. En dépit d’une pure utilisation de l’or, il peut être la cause d’un pêché. En effet, il peut être l’instrument du détournement de l’âme des fidèles : ce inclus dans la notion d’idolâtrie. Cette distinction au niveau de l’utilisation de ce matériau est décrite dans deux passages de l’Ancien Testament. Le premier se trouve dans l’Exode au chapitre 32 verset 1 à 10 : le peuple d’Israël voyant que Moïse tarde à venir, il façonne un veau d’or pour matérialiser les dieux. Puis, au chapitre 25 versets 1 à 40 Yahvé décrit à Moïse ses exigences quant à la pratique de son culte, apparaît ainsi, une nomenclature précise des objets liés au culte de Dieu. Enfin, d’après le chapitre 32 verset 31, l’or doit être utilisé pour symboliser Dieu, le Dieu unique, roi du Ciel et de la Terre, s’en suit une longue description. Ce type d’écrit se retrouve aussi dans un passage du Premier Livre des Rois, ch.7, versets 48 à 50 : « Et Salomon fit aussi tous les ustensiles pour la maison de Yaweh : l’autel d’or, la table d’or sur laquelle on plaçait les pains de propositions, les chandeliers, cinq à droite et à cinq à gauche devant le sanctuaire avec les fleurs, les lampes et les mouchettes d’or, les bassins, les couteaux, les coupes, les tassées et les encensoirs d’or pur ».

vendredi 6 novembre 2009

Mes recherches de Doctorat

Mon doctorat a pour sujet de recherche : L'orfèvrerie parisienne, du règne de Philippe Auguste aux années 1300.
Cette thèse a été commencée en novembre 2004 au sein du laboratoire du CERHA, Université Haute-Bretagne de Rennes.
L'orientation de ces recherches est l'orfèvrerie sacrée produite au sein d'ateliers parisiens pendant la période 1180-1300, les objets concernés appartiennent à plusieurs fonctions liturgiques. La finalité de cette thèse est d'identifier les objets d'origine parisienne, voir d'authentifier les ateliers dont sont issus ces pièces.
La première partie de ce travail prend la forme de notices concernant les pièces sélectionnés et le second travail constitue une réponse à la problématique.
La seconde partie permettra de répondre à la problématique précédemment émise. Plusieurs indices tentent de montrer que cette production est particulière. En effet, l'or utilisait dans les ateliers parisiens est précisemment calibré au sein des statuts émis en 1268 par Etienne Boileau; en outre, Paris, à partir du règne de Philippe Auguste se hisse au rang de capitale. Le point d'or du rayonnement de l'orfèvrerie parisienne se place à partir des années 1226 avec la désacralisation de cette production, visible à travers plusieurs exemples d'objets, notamment, avec les reliquaires.
De plus, accompagnant cette évolution de l'orfèvrerie, le métier se transforme et s'officialise, avec des clauses particulières qui font de l'orfèvre, un artisan reconnu et aimé du pouvoir royal.

Site complémentaire

Le site complémentaire à celui-ci est :
Http://dufour-cecile.e-monsite.com